Le lendemain matin, nous plions bagages aux aurores. Le van s’élance en esquivant tout amas de sable semblant suspect. À une demi-heure seulement se trouve Antelope Canyon, l’une des gorges les plus célèbres des Etats-Unis. Vous avez forcément déjà vu des photos de cet endroit ! L’aura autour de cette faille hors norme nous pousse à la voir de nos propres yeux. Antoine en particulier est très enthousiaste : il aimerait pouvoir saisir de nouvelles lumières. Première surprise : le prix. 60 dollars pour la visite ! À un tarif aussi prohibitif, nous espérons pouvoir découvrir ce sinueux canyon dans de bonnes conditions. Espoir déçu alors qu’à 7h du matin, nous voyons déjà s’agglutiner des grappes de gens, appareils photos au poing. Des rangées de jeeps patientent près du guichet, donnant la sensation que des escadrons de touristes vont venir par centaines au même endroit. Hélas, ce n’est pas qu’une impression. Les véhicules partent les uns après les autres pour conduire les groupes jusqu’à l’entrée de l’étroit canyon. Une file continue se forme pour se couler entre les parois striées. Evidemment, la gorge en elle-même est sublime, offrant un couloir sculpté par l’érosion dans une palette d’orange, d’ocre et de violine. Le problème majeur est la circonstance de la visite. Ce lieu est devenu une attraction touristique que l’on traverse à un rythme effréné, les uns derrière les autres, dans le brouhaha. Les guides lancent des injonctions très strictes, contrôlent les photos qui sont prises. De temps en temps, un espace de respiration est laissé entre deux groupes : il en ressort des clichés très en décalage avec la réelle atmosphère. Impossible d’avoir une petite seconde de contemplation, nous sommes pris dans une rivière humaine qui nous recrache à la sortie d’un endroit pourtant magnifique, mais dont nous n’aurons pas pu sentir pleinement la magie. Se pose aussi la question de la préservation d’un tel trésor de la nature quand on connaît le flux permanent de touristes qui s’y rendent. Pour la première fois depuis le début du voyage, nous sortons d’une visite mi-figue mi raisin.
Nous trouvons une aire de pique-nique en plein désert pour déjeuner. Il y a une magie qui demeure, d’une grande simplicité. S’asseoir dans un endroit calme et silencieux. Admirer les jeux de lumière sur le sable. Lire un bon livre. Ecouter le bruissement des animaux dans les buissons desséchés. Être tous les deux.
4 commentaires
Ouhaaa le bol ! Profitez bien des bises valpat
🙂
On dit que les mésaventures font de beaux souvenirs, et puis que serait un voyage sans de telles anecdotes? Les imprévus, heureusement que là encore la solidarité a permis de voir une fin heureuse. Dommage pour la visite. Les lieux connus attirent souvent foule, ce qui enlève une partie de la magie. Avec bien sûr la question de gérer l’affluence pour préserver le lieu. Une problématique bien compliquée.
Merci 🙂