Nous poussons la première porte vitrée. Les rayons du soleil tombent en traits obliques sur le sol. Où que nos regards portent, le vert se mélange à une douce lumière. Troncs, feuilles et fleurs s’entremêlent, mouchetés de points dorés. Des parfums changeants embaument l’air : suaves, sucrés ou résineux. Un sourire de bonheur contenu reste accroché à nos lèvres. Il faut voir notre appartement pour comprendre : lorsqu’Antoine et moi nous sommes mis en quête de notre « chez nous », cela nous a confronté à bien des questionnements. Déjà, trouver un endroit où l’on se sent chez soi, c’est une quête qui peut être longue et complexe. Elle l’a été pour moi : je n’ai connu ce sentiment d’une « chambre à soi », comme dirait Virginia Woolf, que très tardivement dans ma vie. Antoine aussi, aussi surprenant que cela puisse paraître, pour d’autres raisons de navigations géographiques dans son enfance. Notre maison, autrement dit, le lieu où nous nous sentons chez nous, a été une étape fondamentale dans notre histoire. Nous en parlions très souvent avec Annick, sa belle-mère, qui a été un véritable guide. Quand nous avons commencé nos recherches, elle nous a donné un conseil qui est resté gravé : fixez-vous des critère vitaux, et ne les lâchez pas. Choisir un endroit où deux individus se sentent chez eux, entièrement et pleinement, sans que l’un ou l’autre ait le sentiment de sacrifier un petit quelque chose, est un défi. Nous avons donc beaucoup discuté de nos critères vitaux, qui étaient au nombre de deux : la lumière et la verdure. Il fallait de grandes vitres et une terrasse, faute d’un jardin. Le rêve absolu aurait été une véranda, mais il y avait des principes de réalité dans la zone géographique que nous voulions ! C’est ainsi que nous avons posé nos bagages dans notre appartement, notre chez nous depuis deux ans maintenant, qui est un espace d’expression quotidien. Il y a une baie vitrée, une terrasse, et beaucoup, beaucoup de plantes. Nous allons toujours chez une fleuriste de quartier, adorable, qui tente tant bien que mal de faire survivre sa boutique face aux grandes chaînes. Nous y sommes fidèles : elle a les plus belles plantes. Morgane, c’est son prénom, nous connaît bien. Elle nous glisse un bouquet sur le pallier de notre porte quand nous partons en vacances. Elle rit quand Antoine et moi entrons dans la boutique, enthousiastes à l’idée d’une nouvelle adoption végétale. Elle nous conseille sur l’arrosage, la luminosité, la température, et nous demande souvent des nouvelles du lierre, de la Monstera ou du palmier, comme s’il s’agissait de vieux amis.
4 commentaires
Absolument magnifique !! Les textes nous transportent dans votre voyage 🧭
J’espère que vous profitez bien.
Les photos sont magiques 😍
Merci 🙂
La vie n’est qu’un trait d’union entre la naissance et la mort.. vos récits me font réaliser une fois de plus qu’elle vaut la peine d’être vécue pleinement ! Merci pour ces instants partagés chère Samantha !💞
Merci 🙂