Il y a en aura eu, des nuits noires au milieu de nulle part, serrés l’un contre l’autre, avec la voûte céleste pour seul toit. Chaque soir, nos yeux aimantaient ces constellations lumineuses que nous ne savions pas déchiffrer. Quand la connaissance est absente, il reste l’imagination. C’est une histoire de liens tissés entre des points, après tout : alors nous avons inventé nos propres formes. Dans les rochers rouges de Monument Valley, pour qui savait regarder, il y avait des visages.
Cette troisième boucle laisse dans son sillage des éclaboussures indélébiles. Images mentales fixées quelque part, dans une bibliothèque intérieure en bois de Sequoia Géant, qui résiste aux incendies les plus ravageurs. Repenser à ces étapes, c’est immédiatement sentir une puissante lumière pulser au fond de soi. Il y avait dans ces étendues désertiques assez de soleil pour chasser toutes les ombres. Nous avons été éblouis mais pas brûlés. Et tandis que nous roulions sur ces routes infinies, un fil ténu se déroulait en nous, le fil des pensées, des conversations et des idées. Nous étions loin cette fois, loin de tout, préoccupés essentiellement par le sable qui s’infiltre dans les chaussures, cette carte qu’il faut décrypter ou le vent qui empêche d’allumer un feu. Tout le reste est resté au bord du monde, quelque part. Parce que tout pouvait attendre.