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Samantha et Antoine

02 octobre 2019

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Seconde constellation

C’est la fin de notre deuxième constellation, la côte Est des Etats-Unis ! Un itinéraire qui a été bien plus mouvementé que notre boucle au Canada. Au Québec, finalement, nous avons évité les grandes villes pour passer le plus de temps possible au contact de la nature, dans des endroits reculés. Nous y avons trouvé repos, calme, sérénité. La constellation suivante nous a entraîné à la rencontre des puissantes mégapoles des Etats-Unis, une course à la fois fascinante et étourdissante pour atteindre ces différentes villes aux atmosphères si contrastées. Ce retour à des zones urbaines, aux rues bondées, à un rythme rapide, nous a d’abord bousculé. Contagion de la tension ambiante. La reconnexion « au monde » s’est faite sans aucun doute, y compris avec ce que nous avions laissé derrière nous. Cela a été le plus grand défi de cette constellation : improviser, trouver des solutions à distance, faire équipe en toutes circonstances.

Couper ?

L’exploration de ces villes a été source d’émerveillement, de joie, d’inquiétude et de réflexions. Nous avons beaucoup appris de tous ces imprévus. Jusqu’ici, notre parcours élaboré durant des mois s’était déroulé sans accroc, mais il nous a fallu soudain gérer un certain nombre de difficultés logistiques liées à la vie nomade, sans parler de problèmes restés en France, venus empiétés sur ce territoire mental que nous essayons de dessiner. La parenthèse a tremblé. Et puis, grâce à cette coupure totale au cœur de la forêt, entre Boston et New York, nous avons senti l’abri se reconstituer. Ce moment restera gravé très longtemps, celui où nous avons franchi la porte de ce havre de paix, qui nous a paru encore plus fort que toutes les habitations alternatives expérimentées au Canada. Parce que nous en avions vraiment besoin, tout simplement. Il nous a fallu accepter que la rupture avec nos vies quotidiennes est de fait impossible. Ou du moins, pas comme nous l’avions imaginé. L’organisation, l’anticipation, ne vient jamais complètement à bout des imprévus. De ce qui ne dépend pas de nos choix, de nos actions, mais de celles des autres et de circonstances sur lesquelles il est impossible d’avoir prise. Nous avons donc puisé en nous des ressources insoupçonnées, pour trouver des idées, contrecarrer des problèmes, afin de poursuivre notre voyage tel qu’il se révèle dans la réalité, et pas tel que nous l’avions fantasmé.

Équilibre

Au fil du temps, nous avons peu à peu trouvé un équilibre entre ce qui demandait réellement notre attention, ce que nous pouvions résoudre et ce que nous devions mettre de côté. Ce déracinement, cette vie itinérante, révèle pour chacun d’entre nous beaucoup de nos fonctionnements et de nos émotions. Nous avons le temps, le temps de nous concentrer sur les remous de nos vies intérieures, de laisser aussi surgir nos propres voix, celles qui parfois ne sont plus que murmures quand nous restons trop longtemps rivés sur le maintenant et sur l’action. Ce pas de côté est salvateur pour nos univers psychiques, tous ces mondes en nous qui parfois se font trop petits, parce qu’il le faut. Cela permet aux possibles, aux « et si », d’émerger là où on ne les attendait pas. Aligner ce que nous faisons, ce que nous ressentons, ce que nous pensons et ce que nous sommes est l’aventure d’une vie entière.

Prochaine étape

Plus les jours passent, et plus nous nous rapprochons. Pourtant, Antoine et moi vivons ensemble depuis longtemps. Mais c’est très différent d’habiter ensemble, dans un quotidien que nous connaissons bien, et de réinventer nos vies durant trois mois. Depuis huit ans, nous avons eu le temps de nous apprivoiser, de nous connaître, d’évoluer, de nous accepter. Cette parenthèse nous soude bien davantage que nous le soupçonnions. Parce que nous nous posons les bonnes questions, celles qui sont essentielles.

 

Nous garderons un souvenir très fort de toutes ces mégapoles démesurées, exaltantes, fatigantes. Il est temps désormais de laisser derrière nous la côte Est pour la troisième constellation : la côte Ouest. C’est sans doute l’un des moments du voyage que nous attendons avec le plus d’impatience, puisque nous vivrons encore autrement, en poussant davantage le nomadisme. Antoine a déjà vu les paysages désertiques de la Californie, de mon côté, c’est une première. C’est avec beaucoup d’impatience que nous faisons nos sacs pour nous diriger vers l’aéroport.

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