Antoine chasse les lumières, son appareil photo à la main. Il apprend vite, très vite. Comme toujours. Je suis toujours épatée par ses capacités d’apprentissage : lorsqu’il décide de faire quelque chose, il le fait totalement. La photographie, c’est une histoire de patience, de bon moment et de poésie dans le regard. Pas de demi-mesure : exigence, persévérance et amusement. Il me dit « J’aime beaucoup, mais je me rends compte… c’est vraiment un métier, d’être photographe ». Eh oui. On y revient toujours, même à l’autre bout du globe. Ce qui peut paraître attrayant, distrayant, mythique peut-être, demande comme tout compétences et apprentissage. Le petit quelque chose en plus, le je-ne-sais-quoi de mystérieux, ce qu’on pourrait appeler le talent, c’est ce que l’on a cultivé en soi. Son degré de conscience, sa façon de regarder ce qui nous entoure, sa propre singularité. Et se connaître, connaître les autres, c’est long, puissant et fastidieux. C’est une façon d’être au monde, que de traquer la poésie autour de soi, le beau, la rencontre, le bouleversement. C’est une façon d’être au monde, que de vouloir créer du lien dans du vide, des lignes imaginaires entre des points.
Pour ma part, je ne peux pas m’empêcher d’écrire, bien entendu. Pas un roman, non, pas un scénario, non plus, parce que j’ai pu finir tout mon travail d’écriture contractualisé avant le départ. Il y a bien sûr quelques mails, des événements à valider, des corrections, mais rien d’insurmontable : les personnes avec qui je travaille à distance savent qu’il y aura de la latence. Totale bienveillance. Même s’il faut gérer ce que tous les travailleurs indépendants et les artistes connaissent : l’incertitude. Cela aussi, cela s’apprend : apprivoiser ces cycles entre l’activité et les silences, réduire certaines voilures, attendre les réponses derrière les « peut-être ». C’est sûrement cela, qui résume la vie d’un créateur. Peut-être.
12 commentaires
Merci pour ce beau partage fait de sens et d’émotions. Belles rencontres et belles découvertes à chacun !
Merci Maïm 🙂
Bonjour Samantha et Antoine,
Merci pour ce partage et ces 5 articles que je viens d’enchainer à la suite, ayant pris un peu de retard sur vos aventures (bien que je vous suive via Instagram!). Vos expériences et réflexions qui émergent au fur et à mesure de vos journées de découvertes sont touchantes et me renvoient irrémédiablement à une expérience de voyage en solitaire remontant à quelques années maintenant… des choses émergent. Samantha, ce que tu décris sur la difficulté d’intégration du mot « vacances » résonne. Du temps pour soi est essentiel, et parfois on ne peut s’empêcher ces automatismes, ces réflexes de passion quotidiennes. Vivant une période sans emploi et poursuivant une formation depuis presque 3 ans, je pense souvent à des « vacances » pour déconnecter, recentrer et recalibrer la « machine ». Je crois que le terme de parenthèse est réellement le plus adapté: vous lui donnez tout son sens ici 🙂 Bon voyage vers les Etats-Unis et merci à Antoine pour ces photos qui font voyager, même immobile! Amitiés de Paris. Coraline.
Merci Coraline, je suis d’accord, c’est vraiment très compliqué ! C’est encore un tâtonnement 🙂 En tout cas, merci beaucoup.
Constellation … nom d’une de mes nouvelles. Nom magique. ⭐️
🙂
Quel beau cadeau d’anniversaire que ce texte !
J’aime ce retour sur votre expérience. Il me fait vibrer au plus profond de mon coeur, comme une intime connexion. Il me motive, et me pousse en avant.
Puissiez-vous continuer de me faire rêver avec vos aventures.
A vos prochains articles (que je lirai surement d’Islande). Belle poursuite du voyage
Merci beaucoup 🙂
✨💫🌖👌🏼Magique
Merci 🙂
Tout touché par cet article, je vais le garder quelque part comme une consolation. Je me sens un peu plus léger avec ces mots dans ma besace. Merci et bon voyage.
Oh merci Tom, c’est adorable !