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Samantha et Antoine

14 septembre 2019

3 commentaires

Le rêveur de la montagne

Nous voilà à la 5e étape de notre voyage : le Rêveur de la Montagne. Un lieu époustouflant que nous avons repéré huit mois auparavant. Nous reprenons donc la route en longeant le magistral Lac Saint-Jean pour nous engager sur la route de Tadoussac. Rien que le voyage en voiture est un spectacle : les parois rocheuses noires piquetées de sapins, les éclats bleus du fjord, les charmantes maisons colorées. Notre destination, comme son nom l’indique, se trouve au cœur de la montagne. Ce sera encore un jeu de piste pour atteindre notre but, en suivant les indications laissées par notre hôte : arriver jusqu’à Sainte-Rose-du-Nord (quel nom poétique !), trouver le panneau d’informations du centre-ville, puis s’engager dans de petits sentiers longeant un ravin vertigineux. Nous sommes soulagés d’arriver de jour – nos déboires pour trouver la Seigneurie du Triton ont laissé leurs marques.

 

Nous sortons nos sacs à dos de la voiture et avançons jusqu’à cette nouvelle maison, construite à flanc de montagne. La vue est à couper le souffle : une terrasse avance ses hautes jambes en bois dans le vide. Les photos ne rendaient pas justice à ce panorama magique. En contrebas, le village se blottit autour de la baie de Saguenay. Ni une, ni deux, nous déballons notre maison portative – nourriture, vêtements, affaires de toilette – pour nous sentir chez nous. C’est le retour au confort d’une habitation traditionnelle : électricité, machine à laver (enfin !) et même un Wifi capricieux. L’endroit invite immédiatement au repos et à la contemplation.

Gravir la montagne

Le lendemain, nous décidons de nous rendre dans l’un des parcs régionaux réputé les plus sauvages : les Monts-Valins. Il faut savoir une chose sur Antoine : il est passionné de sport et de défis. De son tour de l’Amérique du Sud à sac à dos, en passant par son exploration de l’Annapurna jusqu’aux marathons, ultra-trails et autres semi iron-man, cela plante son tempérament. Pour ma part, ceux qui me connaissent le savent, je suis plutôt du genre à m’enfermer dans mon bureau pour écrire des livres. Mais aussi opposées que puissent paraître nos passions de prime abord, elles se rejoignent bien plus souvent qu’on le pense.

 

Quand Antoine gravissait le Kilimandjaro en 2018, coupé de tout moyen de communication pendant plusieurs jours, j’étais en plein #Payetonauteur avec Bulledop, Nine, Denis Bajram, Adrien Tomas, Camille Brissot, Olivier Gay, et tellement d’autres. Chacun de notre côté du monde, nous relevions un défi de grande envergure, l’un physique, l’autre militant. J’ai alors appris qu’Antoine avait un réflexe dont il ne m’avait jamais parlé : régulièrement, il tape mon nom sur Google pour suivre mes actualités. Quand il a retrouvé une connexion après l’ascension, la première chose qu’il a fait est de taper mon nom… pour ceux et celles qui ont suivi le mouvement, vous imaginez sur quels articles il est tombé, en particulier sur Actualitté. La rébellion des auteurs face à Livre Paris étant dans de très nombreux médias, citant une certaine représentante déterminée à obtenir justice. J’ai reçu le message suivant « Alors OK, je m’absente 3 jours, et tu fais ÇA ??? »

Défis

Oui, chacun à notre façon, nous n’avons pas peur des défis. D’ailleurs, il faut savoir que sans Antoine, jamais je n’aurais accepté mes différents mandats de défense des droits des auteurs et autrices. C’est lui qui m’y a poussé, en 2017, alors qu’on dînait un soir. On m’avait plusieurs fois proposé de prendre la suite de Carole Trébor à la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, et je ne me sentais pas les épaules. Il m’avait dit : « Non seulement tu en es capable, mais ça va être intéressant ».

 

Il avait raison.

 

Quoiqu’il en soit, vous l’aurez compris, Antoine adore les longues randonnées tortueuses. Pour parvenir à me convaincre de le suivre, il a plusieurs stratagèmes :

  • Invoquer la présence d’animaux
  • Sous-évaluer la distance à parcourir pour ne pas me décourager
  • Insister ÉNORMÉMENT sur la présence d’animaux

Le sommet

C’est donc en utilisant tous ses arguments que nous nous sommes rendus dans les Monts-Valins, faire une randonnée prétendument « pour Débutants » dont le « D » voulait en réalité dire « DIFFICILE ». Rien de dangereux, mais autant dire que c’est très physique : un pic, ça se gravit avec un peu d’entraînement. Nous avons donc gravi les 8km de chemins rocailleux, salués de temps à autre par un écureuil curieux. J’ai rassemblé tout mon souffle et toute mon énergie pour suivre le rythme. L’ascension valait le détour : du point culminant, les forêts verdoyantes s’étendent à l’infini, parsemées des miroirs argentés des lacs. Après un pique-nique venteux, nous redescendons avec bien plus de facilité que nous sommes montés.

 

Qui dit grande randonnée, dit récompense. Le soir, nous décidons de dîner à la pourvoirie du Cap Este, l’un des restaurants de la région les plus recommandés. L’adresse vaut le détour, tant pour le bar cosy, les plats délicieux que les baies vitrées donnant sur le Fjord. C’est donc à la fois épuisés et requinqués que nous quittons notre havre de paix perché au sommet de la montagne, pour la prochaine étape.

3 commentaires

  • Jean-Claude dit :

    Nous découvrons grâce à votre si vivant journal de voyage qu’Antoine aime gravir les montagnes! J’en suis ravi car ce fut aussi mon cas dans ma jeunesse, même si je n’ai connu que les Alpes à cette époque.
    Pour les zoos en plein air, il faudra que vous reveniez dans notre région, même si leurs dimensions ne frisent pas les 500 hectares. Sur les photos,vous avez l’air de commencer à sentir la fraîcheur…ici c’est le retour d’un coup de chaleur avec presque 30°C. Npus sommes anxieux de savoir jusqu’à quelle latitude nord votre voyage va vous entrainer. Bonne nuit et bonne route pour demain, bien affectueusement à tous deux,
    Jean-Claude et Suzanne

    • Samantha et Antoine dit :

      Cher grand-père, chère Suzanne,

      Soyez rassurés, nous nous dirigeons vers des latitudes sud ! Merci pour vos mots qui font toujours plaisir. Oui, j’adore les montagnes, je fais beaucoup de trails dans des environnements naturels. Profitez bien de la chaleur de votre sud,

      Je vous embrasse

      Antoine

  • Louise dit :

    J’ai déjà été à tadoussac et c’est magique 🤩

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