Arrivés à L.A, nous ne sentons pas encore la différence de climat : le beau temps n’est pas au rendez-vous. Nous découvrons avec stupeur à quel point cette mégapole est étendue : la ville fait douze fois la taille de Paris ! Ici, tout le monde se déplace en voiture, et il est fortement déconseillé de tenter de circuler à partir de 17h, sous peine de rester des heures coincés dans des bouchons qui font paraître le périph de Paris agréable. Pour la première fois depuis un moment, nous retrouvons des personnes que nous connaissons. Lucile et Ray vivent ici depuis peu, pour leurs carrières. Pas de doute, Los Angeles est the place to be pour ceux et celles qui veulent travailler dans l’industrie audiovisuelle. C’est une joie immense de retrouver des visages familiers durant notre voyage. Mine de rien, les amis et la famille nous manquent. Le fait de tenir ce journal nous rapproche de personnes vivant à l’étranger que nous aurions peu l’occasion de voir dans d’autres circonstances. Raconter notre périple déclenche de nombreuses discussions via le compte Instagram, qui mènent à ce genre de moments ! J’ai connu Lucile par Yoann, son cousin, avec qui j’ai travaillé chez Ubisoft. Le monde est petit : désormais devenu scénariste, Yoyo (il déteste, mais j’adore) est désormais membre de la Guilde des scénaristes français, et nos chemins se sont donc recroisés dans de nouveaux contextes. Lucile a également lu toute la trilogie des Stagiaires, et nous en avions discuté sur un stand lors d’un salon du livre, il y a plusieurs années. Rencontre fugace et agréable. Dynamique, joyeuse, elle a troqué sa teinture blond platine pour un violet soutenu. Elle et Ray forment un couple adorable, et nous avons beaucoup de chance d’être à leurs côtés pour découvrir Los Angeles.
Pour commencer, nous flânons sur une plage à Santa Moncia, pour prendre le pouls du quartier. L.A ne brille pas par son architecture : les bâtiments rectangulaires laissent une impression de carton pâte. Cependant, le coucher de soleil incandescent sur l’océan Pacifique dissipe notre premier a priori. Des enfants courent dans le sable, chassent les goélands en riant. Il y a ici une lumière très particulière, rougeoyante, qui habille les palmiers. Dès que la nuit tombe, la ville se transforme, l’obscurité se pare de milliers de lueurs qui font naître une féérie inattendue. Nous profitons de la soirée pour reprendre le fil de nos vies en France. Je dois valider la version finale de Chasseurs d’aurore, mon conte pour enfants qui sort au mois de novembre chez nobi nobi ! Impression imminente. Antoine découvre avec moi le rendu final de la maquette et l’agencement entre mes textes et les sublimes illustrations d’une artiste japonaise. Il lit l’histoire en souriant : il est question d’aurores boréales, d’aventure, de tandem, de mélancolie et d’un gros chat de feu nommé Hélios. Ce que nous faisons aussi, d’une certaine façon : chasser les lumières. Retour au Wifi veut également dire consulter ses mails : je suis ravie d’avoir des nouvelles d’Anne-Fleur Multon, ma co-autrice, qui a terminé les derniers ajouts à C’est pas ma faute. Envoi à Pocket jeunesse et notre agent littéraire. J’éprouve alors un profond soulagement : désormais, les derniers impératifs sont traités. Les ouvrages sont sur les rails. Nous pourrons profiter des trois prochaines semaines dans des zones coupées du monde sans que le travail ne rattrape une nouvelle fois.