Après les mésaventures de Boston, quitter la ville est un soulagement. Durant la préparation du voyage, qui a pris presque un an, nous avons cherché longuement des lieux inspirants et originaux où faire halte. Notre fil conducteur est un besoin d’émerveillement, d’habitats alternatifs et d’expériences. L’un de ces lieux est une tiny house en pleine forêt, entre Boston et New York. À l’époque, nous nous étions dit qu’à ce stade de notre parcours, à la date anniversaire de nos 4 ans de couple, cela ferait du bien de s’évader quelques jours en pleine nature, dans ce type d’habitat insolite. Une intuition qui tombait juste.
Après avoir ajouté quelques provisions dans nos sacs à dos, nous prenons la route vers notre prochaine étape. Les nuages noirs des soucis planent encore au-dessus de nos têtes, nous essayons de les dissiper à coups de playlists enjouées. Concentration sur l’itinéraire, les sorties, les panneaux : nous sommes passés des kilomètres au miles. Bientôt, la voiture s’élance sur de sinueuses routes forestières. À vrai dire, nous éprouvons une grande impatience : les photos que nous avions vu de la tiny house nous a longtemps fait rêver, et nous oscillons entre la joie de la découverte et la crainte d’être déçus. Pas de check in physique : on nous a simplement envoyé un code qui ouvre la petite maison. À ce stade, fatigués, nous sommes heureux de voir apparaître le carré lumineux de notre habitat temporaire entre les branches des arbres. Les portières claquent dans le noir, nos mains cherchent les lanières de nos sacs. Nous nous attendions au silence, pas du tout ! Crissements des insectes, branches qui craquent, écureuils qui se faufilent : la vie grouille autour de nous.