Un vol un peu en retard, mais pas trop. Inévitable torticolis d’un sommeil fractionné et contorsionné. Le passeport que l’on tend encore et encore, les épaules lourds des sacs – l’essentiel, ça fait quand même 10kg. Nicolas, le frère par alliance d’Antoine, nous attend dans le hall, le sourire aux lèvres. Portes de voiture qui claquent, et nous voilà lancés sur la route, prêts à découvrir sa toute nouvelle vie de l’autre côté de l’Atlantique. Ce n’était pas prévu, mais c’est si agréable, d’être attendu à l’aéroport. Ce moment où l’on franchit les derniers portiques, et que nos regards scannent tous ces visages tendus à la recherche de la personne qui nous attend. Immédiatement, le sentiment d’être accueilli vient se loger en nous. Nous sommes en voyage, en déplacement, tout commence, et tout commence dans la joie des retrouvailles.
Nous voilà dans une colocation de six mecs passionnés de festivals, avachis sur un matelas chargé de coussins. Il y a un chien qui s’étend sur le parquet devant notre porte, et ça, cela achève le sentiment d’être à la maison. Dans cette coloc, Nicolas est le seul français : tous sont québécois. Aux murs, les posters d’Illusion, le festival qu’il organise. Il n’y a pas à dire, en quelques années, il a construit.